Succulentes des Alpes

Cette année le printemps a du mal à s' imposer. Mais en ce mois d'avril 2016 entre deux chutes de neige nous avons néanmoins eu droit à quelques beaux jours. Nous décidâmes donc d'aller nous balader dans les hauteurs environnantes. Notre choix se porta sur une petite chaîne de montagnes, située à l'est du JIAZ (Jardin Icy Alpine Zone),  et plus précisément sur la Pointe de Miribel, 1581 mètres d'altitude.

Temps estimé depuis le JIAZ: 4 heures (aller et retour) et environ 760 mètres de dénivelé. 

Les beautés ne sont pas seulement dans les paysages environnants mais également à nos pieds.

Nous avons croisé quelques succulentes de la famille des Crassulaceae à partir de 1200 mètres d'altitude tels des Sedum alpestre, Sedum acre, Sedum album, Sedum spurium (=Phedimus spurius)...

Ici un exemple de Sedum album, connu sous son nom vernaculaire comme l'orpin blanc.

 

 

Puis arrive ce super instant ou nous découvrons au dessus d'un petit sentier à peine praticable et surplombé d'une petite falaise calcaire, une  colonie de Saxifraga cotyledon.

Cette petite Saxifragaceae est super rare dans les Alpes du nord; elle très architecturale, ses feuilles sont délicatement dentelées de blanc, coriaces et très cassantes à la fois.

Saxifraga cotyledon est monocarpique et mesure une quinzaine de centimètres dans la nature. Des cristaux de chaux lui confère ce super aspect glauque.

Mais nous pensons qu' en culture elle peut facilement atteindre plus de 20 centimètres en éliminant les rosettes latérales. 

Saxifraga cotyledon bien développée. Ce petit spot était unique dans le coin, nous n'avons pas observé d'autres spécimens au cours de notre randonnée. 

Il faudrait sans doute un billet complet pour décrire la vallée où se trouve le JIAZ mais cette photo va nous permettre de faire un point rapide de la topographie.

Cette vue plongeante vers l ouest nous montre en contre-bas le village où se trouve le JIAZ (à gauche), la montagne derrière se nomme le Signal des Voirons, 1480 mètres d'altitude. 

En plein milieu de la photo, juste dans le creux de la montagne, on peut apercevoir le Lac Léman, appelé par les autochtones le lac de G'nèèèève, qui soit dit en passant est le plus grand lac alpin et subalpin d'Europe Centrale.

En arrière plan, sous les gros stratus blancs, les massifs du Haut  Jura, côté Suisse.

Sans la présence des Voirons, le vent d' ouest, très chargé en humidité arriverait sans aucun doute jusqu'au JIAZ. 

Pour exemple: les températures sont descendues à - 23 degrés celsius pendant l hiver 2001/ 2002 au JIAZ et ceci pendant trois semaines non stop, le mercure au meilleur de la journée affichait  -15 degrés celsius.

Puis quelques années plus tard on a eu l hiver 2011/2012 où les températures sont descendues pendant plusieurs  jours à  -21 degrés celsius et -10 à -13 degrés au meilleur de la journée.

Voyons maintenant ce qui se passe à l' arrière de la pointe de Miribel, car qu'en on sait ce qui se cache derrière on comprend tout de suite  pourquoi les températures sont aussi froide en hiver... 

 

... Ce n est rien de plus que la plus haute montagne d' Europe Occidentale Le Mont Blanc avec ces 4810 mètres d'altitude.

J'ose même pas imaginer les températures qui régneraient au JIAZ si la pointe de Miribel et le massif de L'Hirmentaz n'existaient pas pour abriter le secteur du vent d 'est... l'air froid venant du Mont blanc aurait sans doute rendu impossible la culture des plantes xérophytes au JIAZ.

Lors de l'hiver 2011/2012, un ancien qui possède un chalet d'alpage dans un lieu-dit de l autre côté de la pointe de Miribel

a relevé pendant plusieurs nuits - 27 degrés celsius. Ce lieu dit est nommé par les autochtones la Petite Sibérie de la Vallée Verte.

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